Un feu sur la mer, mémoires d'un gardien de phare
De Louis
Cozan ;
préface d'Eugène Riguidel.
Éd. Les Oiseaux de papier, 2010. 158 p
Extrait :
Quand, partout, la nature s'éveille, ici il ne se passe
rien : pas d'oiseaux nichant ni de fleurs s'ouvrant à la
rosée du matin. L'odeur des machines, qui imprègne le
bâtiment, est en conflit permanent avec le parfum iodé de
la mer. Ce sont les seules senteurs que nous connaissons, quelle que
soit la saison.
Notre vaisseau de pierre n'est
qu'une grosse brute maritime. Son épaisse muraille ne convient
qu'aux saisons rudes. Monumental et indestructible, c'est un
château de tempête, un ouvrage de guerre, si rassurant
lorsque la mer devient folle mais pesant comme une prison lorsque,
à une encablure d'ici les senteurs de foin coupé et la
légèreté de l'air invitent à
l'amour …